Alors que des contraceptifs féminins stockés en Europe sont menacés d’incinération par décision des États-Unis, plusieurs élues écologistes demandent à Emmanuel Macron d’intervenir pour bloquer cette mesure. Ils ont adressé une lettre ouverte au président français ce samedi 26 juillet.
Des implants et stérilets financés par l’USAID, et destinés à des pays en développement, pourraient être détruits en France. Plusieurs sources ont indiqué que l’administration Trump préférait payer pour la destruction de ces contraceptifs encore utilisables, d’une valeur de plus de 10 millions d’euros et stockés en Belgique, plutôt que de les vendre à des ONG.
Sauver les contraceptifs féminins
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Ces contraceptifs financés par les États-Unis sont stockés dans un entrepôt belge depuis la suspension des programmes de l’USAID en janvier. Ils devraient maintenant être transportés en France, où une usine de traitement des déchets médicaux se chargera de leur incinération. Cette opération va coûter près de 160 000 dollars. Dans une lettre ouverte publiée le 26 juillet, Marine Tondelier et plusieurs élues écologistes appellent Emmanuel Macron à intervenir « en urgence » pour empêcher l’incinération de ces contraceptifs féminins.
Ces moyens de contraception, d’une valeur de 9,7 millions de dollars, étaient destinés à des femmes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, dans le cadre de l’USAID, un programme désormais supprimé par Washington. Selon les signataires, la France ne peut pas rester passive face à ce qu’elles qualifient d’ « affront aux droits sexuels et reproductifs ». Elles demandent à Emmanuel Macron de prendre la tête d’une initiative européenne pour suspendre cette destruction et soutenir les ONG prêtes à redistribuer ces contraceptifs féminins, comme Médecins sans frontières. .
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La cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, a également réagi sur les réseaux sociaux. L’élue a dénoncé une « décision qui coûtera des vies » alors que « 218 millions de femmes n’ont toujours pas accès aux soins contraceptifs ». Le Département d’État américain a confirmé qu’une partie des contraceptifs féminins issus des anciens contrats de l’Usaid sera détruite, pour un coût estimé à 167 000 dollars, tout en assurant que les traitements contre le VIH et les préservatifs seraient épargnés.
Ce nouvel épisode intervient dans un contexte de réduction massive de l’aide internationale américaine, avec la suppression récente de 9 milliards de dollars d’aides étrangères par le Congrès. Pour les écologistes, la France ne doit pas se rendre « complice, même indirectement », d’une politique jugée rétrograde et préjudiciable aux droits des femmes dans le monde. Le sort de millions de bénéficiaires repose désormais sur un sursaut diplomatique.






