PNBSF : un programme en suspens, les familles sénégalaises laissées pour compte ?

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Les bourses familiales en suspens, les familles sénégalaises laissées pour compte ?

Au Sénégal, des milliers de foyers attendent toujours leurs bourses familiales, malgré les promesses du gouvernement. Alors que les dépenses sécuritaires explosent, les familles les plus vulnérables se sentent abandonnées. Le Programme National de Bourses de Sécurité Familiale est-il en train de sombrer dans l’oubli ?

Le Programme national de bourses de sécurité familiale (PNBSF) est un plan de transfert monétaire conditionnel mis en place au Sénégal en 2013. Le PNBSF cible les ménages les plus vulnérables, en leur offrant une aide financière régulière pendant 5 ans. L’objectif est de réduire la pauvreté en soutenant les familles vulnérables.

Des promesses aux silences : le flou autour des bourses familiales

Sénégal: même dans son silence, Macky Sall dérange

En décembre 2024, le président Bassirou Diomaye Faye affichait son ambition sociale en Conseil des ministres. Celle d’améliorer les conditions de vie des ménages vulnérables. À cette époque, l’élargissement des bourses familiales semblait une priorité assumée. Pourtant, plusieurs mois plus tard, les paiements sont toujours suspendus.

En mars, une cacophonie ministérielle a semé le doute. Tandis que le ministre de la Famille, Oumar Samb, annonçait l’arrêt temporaire des aides, le gouvernement démentait quelques heures plus tard. Officiellement actives, les bourses familiales ne sont pourtant plus versées à des dizaines de milliers de bénéficiaires.

Un audit du programme est en cours, mais pour les foyers impactés, cette attente est synonyme de désespoir. Le PNBSF, mis en place sous Macky Sall, devait initialement toucher un million de ménages. Aujourd’hui, le silence du gouvernement sur sa suspension ou non, inquiète.

Priorités sécuritaires

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Dans le même temps, les investissements de l’État suscitent l’indignation. La Direction de la police a commandé des fusils d’assaut croates, l’armée a signé un contrat de 317 millions d’euros avec une entreprise turque, et chaque député va bientôt recevoir un véhicule 4×4 flambant neuf. Le contraste avec l’arrêt des bourses familiales est frappant.

Ces dépenses jugées non prioritaires interrogent sur les réelles priorités du pouvoir. Pour beaucoup, il s’agit d’un mauvais signal envoyé à ceux qui peinent à remplir leur assiette. L’absence de soutien social, en pleine inflation, fait craindre une perte de confiance généralisée.

Le Mouvement pour la Défense des Intérêts du Sénégal (MONDIS) dénonce, dans un récent communiqué, une « flambée des prix des denrées » et « l’abandon des citoyens en difficulté ». Dans un pays où le tissu social repose sur des équilibres fragiles, les bourses familiales pourraient bien être le baromètre d’un malaise plus profond.

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